Toute la gestion de notre ville illustrée en une seule séance.

Conseil municipal du mardi 25 septembre 2018:

Cette séance résume à elle seule ce qui se passe au niveau de la gouvernance de Grasse par notre maire, Jérôme VIAUD. Tout y est, tant sur la forme que sur le fond.

Sur la forme:

L'ordre du jour est copieux, très copieux. Cela permet de faire passer en fin de séance les délibérations mineures qui pourraient pourtant faire l'objet de débats. La séance commence à 14h30 et ne finit pas avant 19 heures. C'est un marathon. Heureusement que le projet de PLU (plan local d'urbanisme) qui devait être débattu lors de ce conseil a été reporté au mardi 6 novembre.

Toute la séance, les intervenants ont couru après des micros en état de fonctionnement correct. C'est déjà arrivé lors des conseils d'agglomération. La leçon n'a pas été tirée. Mais est-ce un manque de préparation intentionnel, pour parasiter les interventions des oppositions, ou un manque de professionnalisme par le personnel chargé de l'organisation matérielle du conseil municipal ? Dans les deux cas, on se moque des conseillers municipaux et du public présent.

Délibération 147: vente du legs Riou (golf d'Opio et Châteauneuf). M. Jean-Paul CAMERANO, est le premier à intervenir. Cet élu, adjoint de Plascassier, explique les raisons de son opposition à la vente de ce terrain de golf. Les arguments développés seront repris par les oppositions, ce qui prouve qu'ils n'étaient pas farfelus. Aussitôt, Jérôme VIAUD annonce publiquement qu'il évince son adjoint de sa majorité et qu'il lui retire sa délégation. Remarque importante: M. VIAUD savait que M. CAMERANO allait voter contre cette délibération. Il avait préparé sa déclaration de destitution et l'a simplement lue. Le procédé employé par M. VIAUD est digne de ceux utilisés en Allemagne de l'Est ou en URSS sous des régimes totalitaires. Le chef, seul le chef décide. Le conseil municipal n'est plus un conseil mais doit être une chambre d'enregistrement des décisions du chef grâce à une majorité de courtisans. Toute tentative d'expression d'opinion est interdite, toute remise en cause est interdite, toute demande de prise en compte de remarques sérieuses doit être ignorée. Ce comportement est un véritable aveu de faiblesse de la part de notre maire qui est en train de durcir son comportement de peur de voir sa majorité exploser d'ici la fin de son mandat.

Délibération 163: Mademoiselle Imen CHERIF, une des denières venues au conseil municipal -dans la majorité du maire- allait recevoir (attention, c'est gratiné!) la délégation de délégation (oui, oui) de chargée de questions relatives à la parité Homme Femme.

Le conseiller Stéphane CASSARINI (goupe l'Alternative) lui a alors demandé en quoi consistait cette délégation et ce qu'elle entendait faire. Seule réponse compréhensible: ses remerciements au maire et à ses collègues, et quelques balbutiements. Notre maire s'est alors empressé de venir au secours de sa protégée et s'est emparé du sujet. Curieuse conception de la parité homme femme, curieuse conception du respect d'un conseiller municipal, ce que Myriam LAZREUG (L'Alternative) s'est empressée de souligner. Tentant de venir au secours de sa collègue, le jeune conseiller Guillaume MELOT s'est emparé d'un micro pour tenter de faire valoir ses arguments. Malheureusement victime de sa voix fluette et du mauvais fonctionnement de la sonorisation, il a émis des propos que l'auditoire (conseillers et public) n'a pu saisir.

Délibération 166: Madame Valérie DAVID, chargée du commerce et de l'artisanat, demande à être remboursée de ses frais de représentation lors de son déplacement parisien au salon de l'Immobilier Commercial. Interrogée par Stéphane CASSARINI (L'Alternative) sur le bénéfice que la ville de Grasse pouvait tirer d'un tel déplacement, elle a fini par informer l'assemblée qu'elle avait remis un compte rendu au maire. Mais personne n'a eu -ni n'aura, vraisemblablement- connaissance de ce rapport. Serait-ce une façon d'habiller un voyage pour convenance personnelle en déplacement d'importance capitale pour les Grassois ?

Délibération 167: Le "pompon". L'heureux bénéficiaire de cette délibération, M. Philippe WESTRELIN, s'est éclipsé juste avant qu'elle soit présentée au conseil. Une manière d'éviter les questions gênantes. De quoi s'agit-il ?

Il s'agit d'accorder un blanc-seing au premier adjoint pour qu'il puisse aller à Lille participer à la préparation de la manifestation prévue en 2020 (oui, oui) "Lille, capitale mondiale du design 2020". Quel en est l'intérêt pour Grasse, alors que la manifestation est faite pour la promotion de la métropole lilloise ? On ne sait pas. Quel sera le facteur déclencheur de la décision de son déplacement ? On ne sait pas Les dépenses qu'engagera M. WESTRELIN ne sont encadrées que par le barême des frais de déplacement des fonctionnaires. Mais quelle devrait être la fréquence des déplacements? On ne sait pas!

Alors, y aurait-il complaisance ?

Ce que l'on sait, c'est que le premier adjoint a été absent des conseils municipaux depuis le 12 décembre 2017 (neuf mois et demi). Si son éloignement des affaires de la commune était dû à des problèmes de santé, alors aller régulièrement à Lille, en plus des responsabilités qu'il retrouve en reprenant du service, n'est peut-être pas raisonnable, n'est-ce pas ?

Ce que l'on sait, aussi, c'est que pendant son absence de neuf mois et demi M. WESTRELIN a continué à percevoir ses indemnités de premier adjoint (plus de 3.113 € par mois, quand même). Le seul lien que l'on peut voir entre cette mission à Lille et la ville de Grasse, c'est que M. WESTRELIN est "de là-bas". Né en 1955 à Renescure, petit village du département du Nord, notre ambassadeur y a peut-être encore des attaches familiales ou amicales. Allez savoir ...

Encore d'une délibération plus que suspecte qui illustre la prise en charge par la collectivité de déplacements dont on ne perçoit pas la relation avec l'intérêt des Grassois.

 

Et on en arrive à l'illustration du traitement des problèmes de fond.

Les précédents paragraphes illustrent la facilté avec laquelle les élus de la majorité dépensent l'argent public, ici et là, alors que la ville est exsangue et que pour payer ces fantaisies le maire vend "les bijoux de famille".

De l'aveu même de notre maire, les ventes de notre patrimoine -dont le produit devrait être affecté à des dépenses d'investissement- sera affecté principalement à la diminution de notre dette. Il y a urgence, mais le maire ne veut pas augmenter les impôts, il ne veut pas diminuer les dépenses de fonctionnement, pas diminuer la masse salariale de la commune, pas diminuer le train de vie de ses protégés (voir ci-dessus) . La seule solution qu'il met en oeuvre, c'est de brader de l'immobilie pour financer ces dépenses. Comme, il y a urgence autant vendre vite à bas prix, ruiner la ville pour faire rentrer de la trésorerie. Et ce mardi 25 septembre nous en avons eu une illustration de plus.

Délibération 147: les Domaines ne sont pas venus visiter le tènement du golf que veut vendre le maire, mais l'ont estimé à 8.230.000 €. Notre maire entend le vendre à 7,5 millions d'€. Au delà de l'aspect juridique, cherchez l'erreur: 8,23 – 7,5 = 0,73 milion d'€, soit 730.000 €. Une paille !

Délibération 155: vente d'un terrain (avec maison) contigu à l'école de Saint-Mathieu. Estimation des Domaines: 325.000 €. Le maire veut vendre ce bien 250.000 €. Cherchez encore l'erreur !

Délibération 165: on va recruter un chargé de mission pour la coordination, la promotion et le développement du commerce en centre-ville. Comme le faisait remarquer le conseiller Stéphane CASSARINI (groupe L'Alternative), on va tenter de faire en moins de deux ans ce que Madame Valérie DAVID, chargée du commerce et de l'artisanat, (voir délib. 166, précitée), n'a pas réussi à faire en quatre ans et demi. Mais Madame DAVID ne devait pas croire à la relance du centre-ville, elle qui a déménagé une fois son magasin sur la place aux Aires avant de tirer le rideau.

 

Tout au long de son mandat notre maire aura eu le comportement qu'il a si bien résumé dans la séance du conseil municipal du 25 septembre 2018. En 2020 il faudra donc tout revoir, tant sur le fond des dépenses à faire pour les Grassois que sur la façon de conduire une municipalité.