La vanité a un coût. Et, une fois de plus, les décideurs ne sont pas les payeurs.

Rendre hommage aux entrepreneurs grassois, pourquoi pas? Glorifier une chef d'entreprise qui a réussi dans le transport d'alcool, c'est déjà plus délicat. Mais quand ce sont les entreprises qui en sont les victimes financières, on peut contester le choix de la puissance publique. Pourtant, la commission des hommages publics n'a pas hésité à imposer son choix, paraît- il après analyse et prise en compte de la synthèse de la concertation publique faite par le service gestion du domaine public auprès des entreprises et sociétés du parc des Bois de Grasse.

On peut en douter. A Grasse, on a la réputation de "compter ses sous". Les chefs d'entreprises n'y échappent pas. Il y en a certainement qui ont fait des remarques de bon sens ... non retenues!

Quand Monsieur Claude ISNARD a fait une demande au maire pour avoir son entreprise ISNARD TRANSALCOOL localisée à une adresse au nom de son père, Joseph Honoré ISNARD, a-t-il pris en compte les conséquences financières d'un changement de nom d'une partie de l'avenue Louison Bobet ? La commission, elle aussi, le maire, lui aussi, et le conseil municipal lors de la séance du  30 juin 2015, lui aussi, ont-ils pensé finances au lieu de gloriole ?

Car qui paie ?

La délibération 2015-127 du conseil mentionne 4.000 €uros rien que pour la confection de dix plaques de rue avec logo. Les Grassois paient.

Mais pensez aux victimes, notamment les entreprises qui voient leur adresse changer. Tous les documents, toutes les enseignes, toutes les inscriptions sur les véhicules doivent aussi être mises à jour. Il leur faut même faire une modification auprès du greffe du tribunal de commerce, démarche onéreuse pour l'entreprise. Ajoutez à cela le temps passé pour ces changements, le temps perdu pendant le même temps, et vous serez en mesure de vous demander s'il y a du bon sens chez les décideurs non payeurs. Les entreprises, victimes, doivent payer.

On aurait pu satisfaire l'égo de M. Claude ISNARD en attribuant à son père le nom d'un square ou d'un carrefour.