A qui profite la stratégie de la mise à mort du centre-ville ?

Les gravats, de la rue Droite à l'avenue Thiers

La vieille ville n'est qu'un vaste chantier, en général un tas de gravats. Faites un tour vers le Rouachier, prévu pour une médiathèque dépassée : des gravats. Passez par la rue Droite, si vous n'êtes pas trop gros : encore des gravats, avec un passage sous tubes d'échafaudages qui, Dieu merci, bénéficie d'un vague éclairage, grand luxe pour un tel coupe-gorge. Pour la rue Mougins Roquefort, il en est de même (si on avait créé une placette à la place de l'immeuble effondré il y a un an, il n'y aurait plus de chantier en cours).

On nous annonce la destruction de l'efficace PK Martelly, récemment rénové, avant d'avoir une solution de remplacement. Qui peut croire que les éventuels clients du centre-ville vont garer leur voiture au PK de La Roque, monter à pied, éventuellement avec poussette ou chariot, jusqu'au Monoprix ou place aux Aires ? Ce qui nous attend : les gravats de démolition, les fermetures de voies et le trafic des véhicules de chantier, voilà une perspective peu réjouissante. Et comment les commerçants qui vivent encore de la clientèle qui vient au centre-ville ne se rendent-ils pas compte qu'ils sont condamnés à mettre la clé sous le paillasson ? A croire que ceux qui soutiennent encore ces projets doivent y trouver leur compte, au moins à court terme.

Les finances : des dépenses « marginales » ?

Ces folies ont des conséquences financières importantes, à commencer par les dépenses induites par les effondrements passés, mais aussi, peut-être, à venir. La folie des grandeurs pousse la ville vers le gouffre financier (cf. rapport alarmant de la cour régionale des comptes), dérive encouragée par le Tribunal administratif de Nice qui a rejeté la demande de L'Alternative (liste d'opposition : Philippe Emmanuel de Fontmichel, Myriam Lazreug, Stéphane Cassarini) de suspendre le versement d'1,7 Million d'€uros à Belambra, pour le motif inquiétant que cette dépense ne représente qu'une part marginale de la dette de la commune (90 m d'€) ! Ce qui équivaut à favoriser le laxisme : plus on a de dettes, plus on peut en contracter de nouvelles …. Rappelons qu'en attendant dix ans la ville, déjà propriétaire bailleur, aurait récupéré les 17 ha, avec les bâtiments, gratuitement (bail emphytéotique venant à échéance). C'est sans doute la raison pour laquelle on se précipite à remodeler l'avenue Thiers (où est l'urgence ? Où est l'argent? Pas de problème, c'est marginal !).

Centre-ville, sa mort à court terme ne profitera qu'aux promoteurs du projet

Comment comprendre cette stratégie de fuite en avant, cette absence de remise en cause de la politique initiée par J.P. Leleux ? Lors des élections municipales de 2014, déjà 60 % des électeurs ne voulaient pas de la poursuite de la politique Leleux. Combien parmi les 40 % qui ont voté pour la liste élue se retrouvent-ils abusés ? Vont-ils cautionner cette mise à mort du centre-ville ? Il convient de se poser la question : à qui profite cette politique désastreuse ? A part les promoteurs du projet, à personne, ni aux Grassois du centre ou des hameaux, ni aux touristes, ni aux commerçants. En effet cette zone sera inaccessible pour le temps des travaux, signifiant par là sa mort et, par extension, celle du reste du centre historique.

En 2020 (élections municipales), la nouvelle équipe municipale aura du pain sur la planche pour tenter une résurrection qui se fera forcément dans la douleur.

L’État, garde-fou

La ville s'enfonce dans l'endettement. Les moyens financiers vont finir par manquer et c'est toute la ville -et pas seulement le centre historique- qui va pâtir de la situation. La mise sous tutelle préfectorale sera peut-être la seule solution pour éviter le naufrage général. L’État est peut-être le dernier garde-fou avant une reprise en mains de la situation, en 2020, par de nouveaux élus.

 

A partir du 27 octobre 2016, signez la pétition « Oui à un stationnement organisé et gratuit »  http://www.petition24.net/alternativegrasse   lancée par le groupe L'Alternative.