A court d'arguments, le maire se laisse aller à l'invective

Conseil municipal du mardi 27 juin 2017

Une fois de plus le conseiller municipal d'opposition, Stéphane Cassarini, pose les bonnes questions à un maire qui, une fois de plus, ne répond pas mais qui, une fois de plus, entend discréditer son conseiller municipal avec, une fois de plus, la complaisance des conseillers de sa majorité mais aussi de conseillers des oppositions.

Pour comprendre la situation, il faut compléter l'information du journal local qui se contente de citer ça et là quelques interventions de façon parcellaire. Cette absence de situation de contexte porte insidieusement un préjudice au conseiller Cassarini que l'on tente de faire passer pour nuisible alors qu'il remplit très dignement et de façon active son rôle de conseiller.

Le conseiller Stéphane Cassarini a, lui, une formation scientifique de haut niveau (docteur ès sciences, docteur ingénieur de l'Ecole des Mines de Paris). Il a l'esprit clair et ses interventions sont précises et concises. Il ne noie pas le poisson, lui !

Un discours de 25 pages mais pas de réponse

La chambre régionale des comptes (CRC) avait ordonné au maire de faire le point sur les obligations qu'elle lui avait imposées. Contrairement à ce que dit le journaliste, ce n'est pas le choix du maire de faire le point sur les mesures engagées ; c'est celui de la CRC. De plus la CRC n'a pas fait de « recommandations », mais a bien formulé quatre exigences : restauration de la capacité d'autofinancement, mise en place d'une procédure de suivi des emprunts, déstructuration de l'encours à risque sensible et élaboration d'un plan d'investissement fixant les priorités sur plusieurs années. Le maire devait se plier à des injonctions, obligé d'obéir !

M. Viaud paraphrasait la réponse qu'on lui avait préparée, mais sans les précisions demandées. M. Stéphane Cassarini revenait donc à la demande de la CRC et attendait du maire les précisions absentes de son intervention. Pas de réponse. Alors, M. Cassarini n'abandonne pas . La CRC exige de la ville qu'elle définisse des priorités en ce qui concerne les investissements à venir. La ville génère une réponse de 25 pages mais pas une ligne sur les choix faits en matière d'investissement. Un silence très inquiétant quand on sait ce que les Grassois paient comme impôts, notamment dus aux « investissements hasardeux ». Le maire ne répond ni à M. Cassarini ni à la demande  de la cour des comptes. Aïe,aïe,aïe !

Reprenant l'obligation de réduction des dépenses, pour illustrer la modicité des actions entreprises pour diminuer ces dépenses, Monsieur Cassarini a rappelé que M. Viaud avait annoncé dès son élection (2014) qu'il ne remplacerait pas deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite.  Et M. Cassarini de poursuivre qu'à l'époque M. Viaud avait cependant le bénéfice du doute. Mais à la date du conseil (de mardi 27 juin 2017) les chiffres « démontrent que j'avais raison de douter de la crédibilité de la parole de M. Viaud. » 
Malheureusement le maire n'a pu s'empêcher d'embaucher plus de 50 personnes en 3 ans pour une ville qui compte pourtant 850 équivalents temps plein. Or, charges incluses, un employé municipal coûte 40 000 € par an en moyenne. Sur un mandat, ces 50 embauches coûteront 12 millions d'euros. Dans le même temps la ville est contrainte de vendre 13 millions de patrimoine : cherchez l'erreur. 

Evidemment un tel deuxième rappel à la réalité ne pouvait que mettre mal à l'aise le premier magistrat.

M. Cassarini terminait son intervention en suspectant un clientélisme -onéreux- en place en mairie :
« Dans le cadre de la moralisation de la vie publique nous demandons la liste des embauchés afin de pouvoir établir d'éventuels liens de parenté avec les membres de la majorité ». 
Les Grassois auront-ils un jour cette liste ? Il faut l'espérer …

Maintenant, vous comprendrez pourquoi le maire s'est laissé emporter par l'invective : pas de réponse, pas d'argument, d'où cette sortie de bas étage : « Je ne vous réponds pas, vous mélangez tout, c'est le tissu d'âneries qui vous caractérise ». Il devrait y avoir mieux que ces paroles violentes et injurieuses comme attitude de la part d'un maire qui a une très haute opinion de lui-même.

Grassois, vous comprenez aussi que devant des questions précises et légitimes, le maire se trouve trop souvent pris en défaut …… ce qui cause un grand préjudice à notre ville et porte atteinte à la crédibilité du conseil municipal.

A ce jour, les questions et remarques pertinentes de S. Cassarini sont toujours sans réponse !