Panem et circenses

ou l'illustration grassoise de cette formule qui va comme un gant à notre gentil organisateur (G.O.) de maire.

Du pain et les jeux du cirque.

Mots de mépris adressés aux Romains par le poète latin Juvénal (v. 60 >---> v. 130) dans ses « Satires ». Il leur reprochait d'être incapables de s'intéresser à d'autres choses qu'aux distributions gratuites de blé et aux jeux du cirque.

 

Deux mille ans plus tard, ce type de situation se retrouve, notamment à Grasse. Que ce soit sur les sites du maire, de la ville ou dans le journal local, les Grassois voient leur attention attirée principalement par des manifestations, certes intéressantes, mais qui ne restent, somme toute, que superficielles.

Si la ville de Grasse était un centre de vacances comme le club Méditerranée, alors notre maire en serait le G.O. idéal : toujours en mouvement, jamais à court d'idées, osant lancer les manifestations les plus frivoles, il agit dans l'instant et n'a pas besoin de persévérer dans la durée de l'événement, lui-même fugace. Cette boulimie d'agitation absorbe la majeure partie de son temps, et on se demande quand il travaille vraiment en mairie. Une preuve que son temps est compté : lors des réunions des conseils (municipal ou de l'agglomération) il n'écoute pas les interventions des élus représentant les oppositions, affichant un mépris et un manque de respect inadmissibles en se plongeant dans ses parapheurs au lieu de réfléchir au bien fondé des interventions. Et s'il ne paraphe pas, il remplit sa page « facebook » !

Cela n'a pas empêché le déroulement de la dernière trouvaille : la course « Holi Run » du dimanche 21 mai 2017 dans les rues de Grasse. De l'animation, il y en a eu. Bravo. Mais qui, en mairie, a pesé les conséquences induites par la fermeture des parcs de stationnement, l'extrème difficulté d'accès au centre et, par dessus tout, l'absence d'information sur le transfert des terminus des bus à la gare SNCF ? Ce ne sont pas les coureurs qui ont pu jouer les chalands. En revanche, maints touristes (et locaux) disposés à dépenser à Grasse en ont été dissuadés. Encore une manifestation produite sans réflexion approfondie sur la manière de relancer le commerce en vieille ville.

Il ne faudrait quand même pas que la majorité des Grassois acceptent que leur ville soit complètement socialisée, sous la baguette d'un chef d'orchestre qui pense que son rôle de maire consiste à distraire la population. En attendant que peut-être le défilé des employés municipaux ou celui des « amis de J.V. » égayent obligatoirement nos dimanches.