Les Grassois l'ont élu. Il faut maintenant assumer.

Un maire qui dispose des pleins pouvoirs, c'est encore possible aujourd'hui.

Coïncidence

Certains pensent qu'une coïncidence n'est que le fruit du hasard; d'autres n'y croient pas toujours.

A quelle catégorie appartenez-vous ?

Notre maire a décidé (sous couvert de la région) d'abandonner un peu plus le centre de la ville de Grasse en transférant la gare des autobus de la place de la Buanderie à la gare SNCF. Sans consultation, sans information. Ukase. On déplace la gare des bus pour mettre un "drive" Leclerc à la place.

Fin août 2022, le maire rassemble ses courtisans -qu'il fait payer, quand même !- au Moulin de Brun, sur un site prêté par le responsable du centre Leclerc.

Coïncidence?

Caprice onéreux

Dans mon billet de mars 2022, vous avez appris que la délibération octroyant au premier adjoint de l'époque un remboursement de ses frais de déplacement (dans sa région de naissance) avait été annulée par le T.A. (tribunal administratif) de Nice. Dans un premier temps M. Westrelin a remboursé 450,54 € sur les 633,28 € qu'a coûté son déplacement. A ce jour, M. Westrelin n'a toujours pas remboursé les 182,74 € restants. Les temps sont durs.

De plus, le maire a fait appel de la décision du TA auprès de la cour d'appel de Marseille! S'il gagne, le message sera clair. Le maire fera taire tous ceux qui se risqueraient à contester des dépenses "suspectes" faites au profit de certains de nos élus. Le doute, par manque de transparence, ne sera plus permis. S'il perd, il aura consacré des deniers publics, pas les siens -l'appel, ce n'est pas gratuit! – pour tenter de faire une fleur à son ancien premier adjoint ... qu'il a quand même embauché cette année comme conseiller (sic) au sein de son cabinet. Ce n'est pas Mc Kinsey, mais à l'échelle de Grasse , c'est quand même 30.000 € par an.

Quand on est maire pourrait-on donc avoir les pleins pouvoirs ? En dictature, certainement oui, mais en démocratie (qu'on n'arrête pas de bafouer), théoriquement non. Encore faudrait-il ne pas ignorer"le peuple"!

Mais alors, qu'est-ce qui est important ?

Le maire de Châteauneuf-de-Grasse vient d'informer ses administrés, dans sa revue municipale de l'été, de l'accomplissement du remplacement de 1,4 Km de réseau du canal du Foulon entre le réservoir de l'Adret, à Châteauneuf, et Magagnosc, à Grasse. Et de préciser "après une longue période de travaux".

La sécheresse nous prive d'eau. Le canal du Foulon est dans un état lamentable et fuit de partout. La population a un besoin prioritaire d'eau. La ville de Grasse (JP Leleux, puis J. Viaud) a mené un combat inutile pour tenter de s'approprier ce canal; sans succès, mais que de temps perdu. Enfin, les communes desservies par ce canal ont pu se regrouper en syndicat. Enfin! Très bien ... mais la réhabilitation du canal n'est pas à la hauteur des enjeux. 1,4 Km de réfection sur une distance d'environ 23 Km de canalisation principale, c'est ridiculement peu.

Rappel: les travaux, la construction physique, du canal de la Siagne (46,7 Km de St Cézaire à Cannes) a duré deux ans (inauguration en aût 1868); ceux du canal Belletrud (sur 14 Km et qui alimente notamment Cabris) a duré aussi deux ans (inauguration en Juillet 1931). A ces époques il n'y avait pas d"hélicoptère ni de gros engins de chantiers. Mais il y avait la volonté politique orientée vers les besoins essentiels des communes.

Quand je suis entré en politique locale, dans les annés 1985/1990, j'étais sensible à ce problème de pérennisation de l'alimentation en eau de la ville Grasse. Cette motivation m'a habité lors de toutes les campagnes municipales qui ont suivi, y compris lors de celle de 2020, avec la liste de Stéphane Cassarini. Mais les Grassois en ont décidé autrement. Il leur faudra cependant supporter les conséquences de la gestion de la Médiathèque ("Arlésienne", qui aurait dû être inaugurée avant les élections de 2020 ), la mise en jachère du projet Martelly (projet qui risque de finir comme a vécu celui du funiculaire) et les encombrements routiers qui auraient dû être éliminés avec la construction d'une bretelle de la pénétrante vers Le Plan. Et ils continueront à faire la queue à Saint Jacques pour aller vers Perdigon ou vers Peymeinade.

Mais la conclusion est quand même toute simple: en démocratie, on a les élus qu'on mérite. Même si le maire n'a été élu qu'avec 6.234 voix sur les 33.632 incrits (soit 18,5 %) il continue à agir en despote, hélas non éclairé, car refusant de prendre en compte les remarques que lui font ses opposants en conseil municipal ou de simples citoyens se manifestant par d'autres voies. On ne peut que le déplorer.