Comme avant le confinement

Le vieux Grasse continue à s'effondrer et nos impôts vont continuer à payer des reconstructions onéreuses et inutiles.

D'aucuns nous avaient prédit qu'après le confinement dû au corona virus ce ne serait plus « comme avant ». Eh bien non ! Ce n'est pas la généralité, loin de là. L'inertie de l'habitude, surtout dans la fonction publique (fronctionnaires territoriaux -municipaux- en l'occurrence) l'aura emporté sur l'opportunité d'un changement. Une occasion ratée … une de plus.

Jugez-en.

On apprend par le « nice matin » du 29 juin 2020, que le mur d'un imeuble appartenant à la ville de Grasse, situé derrière la future médiathèque, au 1 rue de la Lauve, s'est effondré … heureusement sans aucun dommage humain.

Le directeur des services techniques (fonctionnaire municipal) nous apprend:

- que ses services savaient que ce bâtiment était fragile. La chute du mur l'a bien prouvé .

- que ce bâtiment était sous surveillance (mais sans avertisseur) et qu'il avait même subi des opérations de confort structurel, vraisemblablement très modestes puisque il devait subir une nouvelle opération de ce type ;

- mais que les habitants autour de cet immeuble ne risquaient rien, parce que, autrement, la mairie aurait pris des mesures pour la sécurité des Grassois. C'est bien le minimum que ces Grassois sont en droit d'espérer ! Ils ne veulent pas vivre un drame « à la marseillaise » (°).

Un air de déjà vu

J'ai déjà exprimé mon point de vue dans mon « billet » du 10 janvier 2020 (centre historique, le tonneau des danaïdes) et cet épisode me conforte dans mon opinion : il est inutile de vouloir maintenir debout, à grands frais, des immeubles qui ne demandent qu'à s'écrouler. La vieille ville serait plus aérée et … plus sûre, donc plus attractive.

Mais notre fonctionnaire reste droit dans ses bottes : à cause du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV), après avoir « déconstruit » (clairement : abattu!) l'immeuble, la ville le reconstruira à l'identique dans … plusieurs mois. Le PSMV, un vrai ayatollah!

Les effondrements de novembre 2015 rues Droite et Mougins-Roquefort ont été suivis des mêmes décisions de reconstruction. Quel en est le bilan, cinq ans plus tard ? Il serait intéressant d'avoir le point de vue de la mairie.

Le coronavirus n'a rien changé. Les élections du 15 mars 2020 non plus : même politique (approuvée dès le premier tour par la majorité des voix exprimées, seulement 18 % du corps élrctoral), même maire, même fonctionnaire. Comme « avant » et même plus. Drôle de démocratie!

Et maintenant, que les Grassois assument leur choix. 

 

(°) Novembre 2018, rue d'Aubagne, à Marseille, les effondrements ont causé la mort de huit personnes (municipalité JC Gaudin).