Elections municipales: pas de quoi être fiers
La très faible participation à l'élection du dimanche 15 mars 2020 fait plus penser qu'il s'agissait d'une cantonale partielle que de l'élection d'un conseil municipal. Mais ce ne fut pas le cas.
Le corona virus a tout chamboulé.
Les élections n'auraient pas dû être maintenues. Le gouvernement aurait pu raisonnablement retenir l'hypothèse d'une très faible participation générale. Pas de quoi être fier ! Il a porté un coup à la démocratie.
Les électeurs inscrits aussi n'ont pas de quoi être fiers non plus, surtout dans les grandes villes où la participation a été beaucoup plus faible qu'en campagne. Ils auront contribué eux aussi à porter un coup à la démocratie.
Grasse, notre ville de 51.700 habitants et 33.632 inscrits sur la liste électorale n'enregistre que 12.200 votants (36,27%) et 11.895 (35,37%) suffrages exprimés, soit près de 22 points de moins qu'au premier tour de 2014. Pas de quoi être fier !
Certes, avec une participation « normale » à 60 %, le maire sortant aurait peut-être été réélu au premier tour, comme le prédisait le sondage nice-matin. Mais en ne s'en tenant qu'aux chiffres, ses 6.234 voix ne représentent que 18,5 % des voix exprimées. Pas de quoi être fier ! Et où est la légitimité, avec une si faible assise ?
En période de crise (la pandémie) l'électeur a tendance à s'en remettre au pouvoir en place, ce qui sauve partiellement le sondage de nice- matin : Viaud élu au premier tour ... mais avec plus de 6 points de moins que dans le sondage ! Quant aux autres candidats, le sondage a tout faux, que ce soit en faveur ou en défaveur de chacun d'entre eux. Pas de quoi être fier du sondage !
Les six années à venir s'annoncent donc difficiles pour les Grassois, pour la municipalité, pour le maire et sa majorité, et pour l' « opposition ». Gageons que les oppositions, au nombre limité de neuf élus dont certains connaissent bien les dossiers, à défaut d'être entendues, mettront à coeur de continuer à défendre les intérêts des Grassois en utilisant le seul moyen qui sera à leur disposition : le recours aux tribunaux pour faire sanctionner tout dérapage contraire à « la loi ». Et maintenant, six ans aux élus pour justifier le choix des électeurs !
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