Les faiblesses coupables de notre administration communale
Un exemple de ce qu'on fait à Grasse pour ne plus avoir confiance dans nos élus et nos fonctionnaires territoriaux.
Pour bien saisir la position de la victime de notre administration communale, il est demandé au lecteur de faire preuve d'empathie à son égard, chacun pouvant, hélas, rencontrer le même type de situation.
Une confiance tout à fait banale
Madame CM, propriétaire d'un local commercial rue des Augustins/place aux Aires, répond favorablement à sa locataire du moment. Celle-ci lui suggère de bénéficier des subventions municipales pour l'amélioration de la présentation des façades commerciales, changer la vitrine et la porte fenêtre du local. Pour l'instant, rien de choquant, et la ville s'embellira. Le conseil municipal vote une subvention de 1.400 € pour le remplacement des ouvertures, en faveur de madame C.M. (juin2019).
On peut supposer qu'en mairie on ouvre un dossier pour cette affaire.
La locataire de madame C.M. dépose une demande préalable pour sa propriétaire. On peut supposer que cette demande alimente, en mairie, le dossier de la subvention.
Madame C.M. est convoquée à un rendez-vous sur place, avant les travaux. A cette occasion, elle rencontre un architecte des bâtiments de France (ABF) ou un de ses représentants. Madame C.M. ne lui demande pas de justificatif d'identité ni de qualité. Si elle est convoquée, c'est bien que quelqu'un, en mairie, a pris connaissance du dossier de madame C.M. ; donc aucune raison de douter du pouvoir et de la compétence de cet ABF ! Lors de cette entrevue, l'ABF demande à madame C.M. que les menuiseries soient en noir, comme le sont celles de beaucoup de magasins de la place aux Aires. Madame C.M. n'a aucune raison de ne pas faire confiance à cet ABF, qui doit bien connaître les règles en vigueur. Elle n'a aucune raison de contester la couleur noire, en harmonie avec l'environnement. L'ABF lui aurait demandé une autre couleur, elle n'aurait eu aucune raison de s'y opposer. Rien de choquant dans l'attitude d'une propriétaire confiante dans la structure communale. On lui envoie un ABF ; elle lui fait confiance.
On peut supposer que la rencontre entre cet ABF et madame C.M. est consignée dans le dossier, à tout le moins sur un agenda des rendez-vous de cet ABF. Cela devrait découler de source. Rien de moins sûr !
Les « chefs » laissent s'égarer les dossiers
Les travaux effectués, la ville veut les réceptionner avant de verser la subvention. En février 2021, la responsable, chargée d'opération à Pays de Grasse Développement, qui gère l'opération façades, sous les autorités du maire de Grasse -et aussi Président de l'agglo- et de son bras armé, le directeur général de services de la commune de Grasse- et aussi de l'agglo- informe madame C.M. que la subvention ne peut lui être versée, les travaux ne respectant pas les prescriptions de la déclaration préalable (déposée par la locataire de madame C.M.), c'est à dire que la couleur noire est proscrite.
Arguant de sa bonne foi et de la confiance qu'elle avait eue dans l'ABF venu avant les travaux, madame C.M. a porté réclamation auprès de la soi-disant responsable qui a persisté dans son aveuglement. Saisi du problème, le directeur général des services couvre la pseudo-responsable et se défausse sur la personne qui a instruit le dossier, différente de la responsable ! Circulez, il n'y a rien à voir !
Cependant, personne ne sait qui est venu conseiller madame C.M. de faire peindre les devantures en noir. Les dossiers auraient-ils disparu ?
Pas d'honneur, ni de solution
Comme d’habitude, personne, dans l'administration, ne veut reconnaître ses erreurs, voire son incompétence, tout le monde se défile et compte sur la lassitude de ses interlocuteurs pour enterrer les dossiers épineux. Personne n'essaie de « rattraper le coup », d'une façon ou d'une autre, pour honorer la décision du conseil municipal. Du haut au bas de la hiérarchie, tout le monde s'en fout, parce que, quoi qu'ils fassent, ils seront payés à la fin du mois et ne subiront même pas un blâme. Ils auront peut-être, même, une promotion ou seront réélus! Pour l'honneur, repassez !
Alors, la devanture du local commercial de madame C.M est quand même peinte en noir, comme beaucoup de ses voisines (qui, elles, on peut-être bénéficié de subventions …) et madame C.M. gardera ses yeux pour pleurer sur la mauvaise blague qu'on lui a faite en mairie de Grasse.
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