La ville de Grasse continue sur son erre

Depuis l'arrivée de J. Viaud aux commandes de la ville et de la communauté d'agglomération, malgré force gesticulations et une communication effrénée, le renouveau qu'on attendait après la gestion catastrophique de J.P. Leleux n'est pas arrivé.

Au contraire, le maire actuel s'est contenté de poursuivre dans le sens imprimé par son prédécesseur, sans en modifier la trajectoire. Sans idée, sans volonté, sans retenir aucun avis de son entourage, y compris ceux de l'opposition municipale, il ne pouvait se risquer à tenter de prendre les décisions qui s'imposaient pour remettre la ville sur les rails . Entre l'option de l'action et celle de l'inaction, il a toujours choisi celle qui lui paraissait la moins risquée : laisser avancer le navire « Grasse » sur son erre, et ne pas faire de vague. Les seules modifications de trajectoire lui ont été imposées par des forces extérieures.

Les changements … obligés

Le maire a bien dû se plier aux injonctions de la cour des comptes pour améliorer la gestion de la dette que JP Leleux lui a laissée sur les bras, emprunts toxiques y compris. La partie est loin d'être gagnée et va durer longtemps.

Après avoir persévéré à vouloir accaparer le canal du Foulon, après avoir espéré y arriver en prenant la suite de JP Leleux devant les tribunaux (et perdre, bien entendu!), il a fini par se ranger du côté du bon sens en acceptant la création du syndicat du Foulon. On peut quand même s'étonner de ce que les maires de ce syndicat aient choisi M. Viaud comme président !

Il aurait bien voulu continuer le projet ruineux du funiculaire, seul regret de JP Leleux  qui ne l'aura pas fait aboutir. La mise en sourdine au moment des élections a précédé l'annonce de l'arrêt final de la catastrophe. Mais ne nous réjouissons pas trop vite : pour continuer à ponctionner la taxe transport majorée, la CAPG « planche » sur des projets futurs, dont une éventuelle liaison La Paoute/Mouans Sartoux (indispensable, à l'heure actuelle?). 

La poursuite de projets et le maintien du clientélisme

Au lieu d'essayer de se libérer des contraintes étatiques qui pèsent sur les projets de rénovation du centre-ville, M. Viaud a subi la loi de l'ABF (architecte des bâtiments de France) ou de l'ANRU (agence nationale pour la rénovation urbaine).

Conséquence : au lieu d'aérer la ville, on continue à construire, voire à reconstruire (Mougins-Roquefort, après les effondrements). L'occupation des locaux se fait attendre, comme les places ou placettes qu'on aurait pu créer.

Le projet de médiathèque voulu par JP Leleux n'a pas été remis en cause. Cet énorme bâtiment obscurcit un peu plus le quartier des rues Droite et Vieille Boucherie. JP Leleux n'en avait pas chiffré le coût de fonctionnement, J. Viaud non plus. Le fonctionnement en médiathèque paraît anachronique, surtout à cet endroit. La future municipalité devra lui trouver une utilité et une utilité peu onéreuse.

En poursuivant le projet Martelly, J. Viaud plombe un peu plus les finances de la ville, au détriment de tous les investissements dont la ville a besoin (infrastructures routières, « parkings ».). En corollaire : il va même démolir le  parc de stationnement que les Grassois ont payé et qu'ils continuent à utiliser pour tenter de faire vivre le coeur de la ville.

Pour financer ces opérations sans diminuer le train de vie de la municipalité (et celui du maire, en particulier), il vend les actifs de la ville, les « bijoux de famille », et il néglige l'entretien de notre beau patrimoine.

Dans la gestion du quotidien, J. Viaud poursuit la voie de son maître : opacité dans l'attribution de logements de fonction, de loyers dus à la ville. Aucune analyse sérieuse dans l'attribution des subventions ; c'est « comme avant » avec une diminution pour toutes les associations quand il faut alléger le budget. Les oppositions qui réclamaient un audit restent sur leur demande et attendront:  pas de vagues ! Quelques embauches en faveur de personnes pour qui la ville ou la CAPG ont des attentions orientées en faveur de telle association ou de leurs membres (notamment cas de quelques joueurs de ballon). Le clientélisme a encore de beaux jours devant lui.

La politique-spectacle, la communication permanente, le culte de l'ego et de la personnalité ne peuvent occulter le gouffre vers lequel la ville est entraînée. Il reste deux ans à souffrir … et à se préparer à la relève.