Les Grassois ont, hélas, ce qu'ils méritent

Beaucoup de « vieux Grassois », ceux qui habitent Grasse depuis des décennies, qu'ils y soient nés ou pas, expriment un sentiment de nostalgie en évoquant le Grasse des années « antérieures ». Ils ne retrouvent plus l'animation et la convivialité qui régnaient en vieille ville, la vie, tout simplement, que l'on ressentait sept jours sur sept.

En cinquante ans, la sociologie de la population du centre-ville a changé, l'immigration maghrébine a pris la suite des immigrations latines, et l'aération de la ville qu'on aurait pu espérer avec le Dr Colomban, après la guerre, est restée une idée en devenir. D'où la situation actuelle.

Mais ces vieux Grassois, dont je fais partie, qu'ont-ils fait ? Ils ont laissé le pouvoir aux nouveaux arrivants qui, eux, n'ayant pas connu le Grasse d'antan, se sont satisfaits d'une situation déjà fortement dégradée. On peut comprendre qu'un Rochelais, né en 1977 n'ait pas le même point de vue qu'un Grassois né en 1941. Celui de 1941 a tenté de faire valoir son point de vue, dans les années 1990 et encore à l'occasion des dernières municipales. Les « estrangers » ont préféré les sirènes du nord (JP Leleux) ou de l'ouest (J. Viaud). Dont acte !

Mais il n'empêche que, comme ces vieux Grassois que je croise régulièrement, je ne comprends pas la poursuite du projet de la médiathèque au Rouachier ou de la ZAC Martelly. Quand on est endetté, encore plus à Grasse qu'ailleurs, on compte ses sous ! Et avant de se réfugier dans une fuite en avant irresponsable, on commence par arrêter les fuites pour poursuivre par des économies en vue du rétablissement d'un matelas financier. Bref, on gère, en toute modestie !

Alors, encore et toujours, je n'abdiquerai pas, et tant que la situation de la ville ne sera pas améliorée, j'en contesterai la gestion, espérant voir les yeux des Grassois, anciens ou récents, s'ouvrir  pour réaliser qu'il est urgent de refuser l'aventure  engendrée par des projets ruineux à l'utilité plus que contestable.