Kiosque offre une petite place aux oppositions. Autant la consacrer exclusivement à Grasse.

Et en ce moment pourquoi ne pas rouvrir le débat sur la réhabilitation de la vieille ville ?

Kiosque n° 198 de décembre 2015, page réservée aux groupes du conseil municipal.

Le groupe formé par Philippe-Emmanuel de Fontmichel, Myriam Lazreug et Stéphane Cassarini, consécutif à la scission du groupe « Grasse à Tous, Ensemble et Autrement », n'a pas encore bénéficié d'un espace pour s'exprimer dans Kiosque.

Un constat s'impose : seul le groupe de la majorité (Un nouvel élan pour Grasse) s'exprime uniquement sur Grasse dans ce Kiosque, journal municipal de la ville de Grasse.

Les autres utilisent ce support pour exprimer essentiellement leurs sentiments « nationaux » à la suite des attentats de Paris. Pour Paul Euzière (°), seul un tiers de son « billet » -Ensemble, relevons les défis- concerne l'effondrement des immeubles en vieille ville de Grasse. Jean-Marc Degioanni (°) titre « La France et nos valeurs en détresse ». Il consacre un seul paragraphe à Grasse dans lequel il interroge le maire sur l'existence d'une salle de prière pour musulmans dans la zone du Carré.

Il y a suffisamment de sujets de préoccupation à Grasse pour ne pas se disperser en débordant sur les problèmes nationaux.

Pour revenir sur la politique de notre maire en vieille ville qui s'effondre (c'est la ville qui s'effondre, pas encore le maire et sa politique, mais ça viendra), la majorité municipale titre « L'urgence des réhabilitations ». Elle affirme sans sourciller que les  grassois (sic : il faudrait respecter les Grassois) et les grassoises (re-sic) partagent cette conviction  du bien-fondé et de l'urgence de la réhabilitation du coeur historique.

Cette formulation ne peut que satisfaire tout le monde. Mais ce qui divise les Grassois est le mode de réhabilitation choisi. L'actuel semble mener à l'impasse : densité, absence de soleil, constructions fragilisées, vieille-ville ghettoisée. Pourquoi ne pas complètement changer de vision ? Aérer, attirer des habitants du centre -et d'ailleurs- avec pouvoir d'achat  et les commerces qui en dépendent?

Si le maire voulait vraiment mettre en œuvre son slogan de campagne, « Un nouvel élan pour Grasse », il pourrait mettre sur pied un référendum (autorisé par la loi) pour consulter les Grassois sur le projet en cours, son rejet induisant l'acceptation d'un projet opposé qui serait exposé aux électeurs lors de la préparation de la consultation. Et Kiosque pourrait servir de support explicatif et comparatif des options. Ce serait du concret, concernant exclusivement Grasse, et on remercierait le sens démocratique de Monsieur Viaud. Il a d'ailleurs le temps d'y réfléchir, la « reconstruction » des immeubles effondrés n'étant pas pour demain !

(°) Rappel : Jean-Marc Degioanni est chef de l'opposition « Rassemblement Bleu Marine pour Grasse » et Paul Euzière celui de l'opposition « Grasse à tous, Ensemble et autrement » .